2.000 milliards d’euros de dette : de la folie furieuse…
Le PIB et la dette, je confesse que je n’y pense pas tous les matins en me rasant, mais assez souvent quand même, notamment lorsque les contributeurs de Boulevard Voltaire nous signalent un nouveau gaspillage des deniers publics.
Comme, par exemple, le papier de Marie Delarue qui nous révélait l’autre jour le coût de la dernière foucade de Fabius : « Il a décidé d’envoyer à l’autre bout de la planète [en Chine] la très symbolique Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix, mais le tableau est en mauvais état. Fabius s’en bat l’œil… Il a donc fallu concevoir un cylindre métallique adapté tant à l’avion qu’à la caisse, doté des instruments destinés à mesurer la pression… Soit une facture de quelques millions d’euros… »
Après l’avoir lu, j’ai évidemment repensé à la relation PIB-dette. Pour mémoire, le PIB est le produit intérieur brut. En gros, il correspond à la production de richesse de la France : environ 1.800 milliards par an en 2012.
La dette, elle, s’est envolée. Cette dette est le montant total des emprunts que la France doit rembourser, capital plus intérêt : presque 2.000 milliards (1.941 milliards au 14 décembre, très exactement).
En d’autres termes, nous sommes endettés à hauteur de toute une année de travail de l’ensemble des Français (et des étrangers qui travaillent chez nous), soit 108 % de ce fameux PIB (94 % après divers « correctifs » de l’INSEE).
Je ne suis pas économiste, mais c’est vraiment énorme puisque, selon les critères de Maastricht, elle ne devrait pas dépasser 60 %. De plus, Patrick Artus (économiste français) estime que la dette française est essentiellement une « mauvaise dette » qui sert à financer des dépenses au lieu d’être consacrée à l’investissement qui, par comparaison, serait de la « bonne dette ».
Sans cultiver un pessimisme exagéré, il faut se souvenir que le PIB n’a pas bougé depuis cinq ans (on peut parler de croissance nulle), alors qu’il devrait normalement tourner autour de 1.900 – 1.950 milliards. Il faut souligner aussi qu’au contraire, la dette a connu une augmentation spectaculaire, de plus en plus accélérée : + 500 milliards sous Sarkozy (100 milliards par an) et 200 milliards de plus sous Hollande en 18 mois.
Que représente cette dette ? Près de 50 milliards d’intérêts à rembourser par an (plus que ne rapporte l’impôt sur le revenu) et – tenez-vous bien – déjà 1.500 milliards d’intérêts remboursés aux organismes financiers depuis 1973.
Ces 1.500 milliards n’ont pas été réinjectés dans le circuit économique français puisque 67 % de nos créanciers sont des organismes financiers étrangers qui se gavent à nos dépens avec des taux d’intérêt oscillant, selon la durée des prêts consentis, entre 3,5 et 6 % !
Sachant que c’est pratiquement tous les jours qu’on apprend que le gouvernement a décidé d’engager de nouvelles dépenses, toutes plus malvenues les unes que les autres (comme la subvention au journal L’Humanité), je fais très attention à ne pas me couper en me rasant. Ce matin, tout spécialement, en apprenant qu’il y a trois jours, en catimini, l’Union européenne a décidé de mettre à contribution les épargnants à partir de 2016 : après la ponction des épargnants chypriotes cette année et l’idée du FMI d’une super-taxe de 10 % sur le patrimoine, l’Europe vient d’entériner la participation des déposants au renflouement des banques en cas de crise grave.
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